Brian Evenson
L’Antre
quidam editeur
Traduit par Stéphane Vanderhaeghe
Être humain ou ne pas être.
L’Antre c’est cet abri sous-terrain dans lequel habite ce personnage. Il n’a pas de nom, et rédige le rapport de sa survie. Dehors, l’air est irrespirable suite à une catastrophe, et il n’a que le Terminal, sorte d’ordinateur à l’intelligence évolutive, comme compagnon censé répondre à ses questions. Mais la machine se fait capricieuse, s’enraye et l’interroge sur la définition d’une personne. Le monde touche à sa fin et notre héros en est l’ultime survivant. L’atmosphère est anxiogène, étouffante. Schizophrène, il se réveille avec des mémoires multiples, jonglant avec des sensations variées, face à une autre créature plus humaine conservée.
Dans ce court texte, Brian Evenson offre une écriture incisive et une vision du monde futur sombre sans oxygène. À travers son narrateur, mi homme mi robot, il interroge la définition de l’humain. L’humain a détruit son espace vital, il court à sa perte. Et l’ordinateur n’y pourra rien. Le suspense est garanti dans ce livre que l’on n’espère pas prophétique tant le monde est inhabitable, en ruine et sans espoir. Brian Evenson réussit parfaitement à installer le lecteur dans cette ambiance dès la première page pour mieux le happer et le tenir en haleine jusqu’aux derniers mots.
